"J'ai rêvé l'autre nuit que je retournais à Manderley. J'étais debout près de la grille devant la grande allée, mais l'entrée m'était interdite, la grille fermée par une chaîne et un cadenas." (Rebecca, Daphné du Maurier)
la lettre
l’inspiration
du journal créatif®
Je commence l’écriture de cette lettre à la Maison des créateurs à environ une heure de Bordeaux. C’est une grande maison en pleine campagne pensée comme un endroit hybride pour les entrepreneur-e-s. Il y a des chalets à louer sur le terrain. Dans la maison, une grande pièce ouverte, une bibliothèque près des fenêtres, des fresques de peinture, une grande baie vitrée qui donne sur l’étang, des espaces détente dans lesquels on peut travailler et des espaces travail dans lesquels on peut bouquiner. Venir écrire ou avancer sur son projet, sortir de l’isolement et faire des rencontres. Voir des moutons, boire du thé, tout ça près d’un feu de bois crépitant en hiver.
En automne 2024, j’ai connu quelques cassures brutales côté vie personnelle, qui forcément ont impacté la vie pro. C’est là, dans les interstices de lumière, que j’ai eu quelques révélations. Les brisures peuvent être fulgurantes, les prises de conscience et décisions aussi. C’est ce qui s’est produit. Après une grosse tempête, tout est allé très vite.
A cette même période, j’ai recommencé à lire. Plus qu’avant, mieux qu’avant. J’ai récupéré ma concentration après l’avoir perdue pendant des années. Je passerai les détails du pourquoi, comment, mais ça va mieux, beaucoup mieux.
J’ai plongé dans le monde des booktubeuses sur youtube. Un jour, en sautant d’une vidéo à l’autre, je suis tombée sur celle d’une jeune femme qui expliquait les caractéristiques de la littérature gothique. Par curiosité, j’ai regardé la vidéo jusqu’au bout. J’étais certaine que je n’étais pas concernée par le thème, par préjugé et méconnaissance, mais les livres cités, l’éloquence de la jeune femme, je ne sais pas exactement quoi, mais quelque chose m’a retenue. Et il s’est passé un truc.
En l’écoutant parler, ça s’est entrechoqué dans ma tête, dans le désordre.
La belle et la bête, l’univers de Mylène Farmer, les hauts à dentelle vieux rose et mon obsession il y a une dizaine d’années pour les chaussures de la marque Neosens (je vous laisse aller voir leurs modèles de bottines, vous comprendrez le lien), la découverte de Kate Bush dans ma vingtaine, Lullaby de The cure, les adaptations ciné de Les hauts de hurlevent, le film The craft, Rebecca de Daphné du Maurier, cette attraction pour les paysages d’Ecosse et les rues d’Edimbourg, les atmosphères pluvieuses, ma fascination pour l’orage et la ruelle que j’avais dévalé enfant sous la pluie et les éclairs, la brume sur mes photographies d’Auvergne, des passages de certains de mes textes qui contrastaient avec mon style habituel et qui m’interpellaient, et mon goût pour l’étrange.
Là, devant cette vidéo explicative de l’univers gothique, en une seconde, c’est comme si les pièces du puzzle me sautaient à la figure. En une seconde. Après des années d’exploration, et quelques minutes de vidéo. C’est comme si j’avais compris le chemin emprunté, et dès lors, trouvé la direction à suivre. En tout cas, une possibilité de direction à suivre. Jusqu’à ce jour, je ne savais pas à quoi rattacher mes inspirations. Je ne voyais pas les liens, c’était flou. Je n’avais pas d’autre mot pour qualifier ce que j’aimais que “étrange”, “sensoriel”.
Quand on ne sait pas exactement d’où proviennent nos inspirations, c’est difficile d’avancer, et difficile de créer. J’ai eu la sensation d’avancer à tâtons des années durant, je manquais de points de repère, de références, de modèles. Et ils sont essentiels pour créer, ils donnent un point de départ, un appui.
Gothique. En un mot, tout a fait sens. Et un chemin s’est dessiné.
J’en ai retiré que :
1. Ca peut être très bénéfique d’aller vers une chose (ici, une vidéo) qui à priori n’est “pas pour nous”, il se pourrait qu’on apprenne quelque chose d’essentiel sur nous-même.
2. Ce qui nous fait vibrer profondément trouvera le chemin jusqu’à nous, encore et encore, sous différentes formes au fil du temps, jusqu’à ce que nous percutions.
3. Tout était là, depuis le début.
Et maintenant, je fais quoi avec tout ça ? Que fait-on quand nous avons enfin identifié un univers artistique qui résonne profondément en nous ?
On y va. On plonge. C’est le moment de faire des recherches et aller vers les artistes de cet univers pour nourrir son inspiration. Explorer, extraire, laisser de côté. Sans oublier de s’aérer.
Et créer.
Comment devient-on une bonne histoire ? de Nathalie Sejean, conférence TEDx
L’importance de répondre à nos élans créatifs, l’impact que cela peut avoir sur les autres, et la notion de réussite. Nos créations n’ont peut-être pas vocation à connaitre le succès, mais ce qui compte, c’est de leur donner forme. Peut-être que notre histoire sera une source d’inspiration pour quelqu’un, quelque part, qui en aura besoin.
L’effet miroir, #108, du podcast Sens créatif
Ce que disent de nous nos modèles, l’importance d’en avoir pour créer et ensuite de savoir s’en détacher. A écouter (et ré-écouter), une pépite !
Ecriture expérimentale : Pourquoi ne pas briser les règles pour renouveler sa créativité (nov. 2024) du podcast Auteur-es 3.0
Un très court épisode qui nous parle de briser les codes pour renouveler nos créations, et particulièrement briser les codes du genre littéraire dans lequel nos textes s’inscrivent, croiser les genres, tester. Ca parle uniquement d’écriture mais le propos général s’applique à toute forme d’expression artistique.
Après une première année d’activité indépendante et d’expérimentations dans les thématiques d’ateliers, les choses se sont précisées. Je souhaite m’éloigner des ateliers orientés “prendre soin de soi'“ et me diriger vers l’exploration de la pratique créative & artistique personnelle. Pour simplifier, ne pas rester uniquement dans la zone '“bien-être créatif” très développée dans le milieu du Journal créatif et aller plus vers l’expression artistique.
En ce moment, je suis en train de travailler sur de nouvelles propositions d’ateliers qui seraient ciblés pour des personnes souhaitant aller plus loin dans l’exploration de leur créativité et qui cherchent un moyen de découvrir la singularité de leur créativité artistique. Mon envie est d’accompagner sur le chemin d’exploration, et me situer dans l’accompagnement au processus créatif. Je suis convaincue que nous avons toutes et tous une voix singulière, parfois effacée et qui peine à trouver le chemin jusqu’à notre conscience, ça peut être source de frustration et de souffrance.
Tout cela avec la méthode du Journal créatif comme pilier et les valeurs qu’il transmet : association des langages écriture/collage/dessin, support du journal, liberté d’expression de sa créativité, focus sur le cheminement et pas sur le résultat obtenu.
Je n’ai pas encore de dates d’ateliers planifiées, mais actuellement, je peux proposer des ateliers sur demande, en individuel ou pour des groupes. C’est tout simple, vous m’envoyez un mail avec votre demande : contact.apreslapluie@ecomail.fr ou message privé sur Instagram.
2025, c’est l’année durant laquelle j’aimerais aussi créer un site internet pour mes activités. Tout ça se rajoute à d’autres projets. Des mois intenses à venir…
A très vite.
Qui suis-je ? Je suis Magali Bonnet, certifiée pour accompagner et animer avec la méthode du Journal Créatif® et certifiée en Carnet de Deuil©. Suite à un parcours et un diplôme en travail social, j’ai créé Après la pluie ateliers® pour proposer des ateliers et accompagner dans l’exploration de soi par la créativité.
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