"Chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de s'arrêter, et de réfléchir." (Mark Twain)
Lisez dans l’ordre, ou dans le désordre, ou piochez ce que vous voulez.
la lettre
l’inspiration (le film coup de cœur)
du journal créatif® (des news)
C’était un vendredi matin, il y a plusieurs semaines. J’ai sorti un carnet ramené de mon séjour cet automne à Edimbourg, avec ses quelques vingt pages blanches. Vraiment rien de particulier, ce carnet, je l’avais trouvé dans une papeterie et je savais qu’un jour, je lui trouverais bien une fonction. Ce vendredi là, je pensais d’abord y faire deux, trois collages. J’ai finalement consacré la journée entière à remplir le carnet jusqu’à la dernière page. Je n’ai pas compris sur le moment pour quelles raisons je faisais ça ; une fois le carnet achevé, c’est devenu évident (et non, ça n’était pas parce que je n’avais rien d’autre à faire).
J’avais fixé un cadre simple : une journée pour tout remplir, quelques chutes de papiers sélectionnées dans les mêmes teintes, un crayon, et c’est tout. Je n’avais jamais créé en un temps si court. Généralement, j’ai plusieurs carnets à la fois et je suis plutôt du genre à me mettre un coup de pied aux fesses pour les compléter. Et oui, spoiler, je ne créé pas toujours dans un état de motivation joyeuse, créer demande de la discipline, et des fois, j’ai pas envie.
Revenons à cette histoire de carnet. Lorsqu’on démarre une activité entrepreneuriale, comme dans mon cas depuis ce début d’année, nous n’avons pas de résultat immédiat. On rame, et on n’est même pas certain d’atteindre l’autre rive (d’ailleurs, on n’est pas certain de la rive exacte sur laquelle on va arriver). Ce vendredi matin-là, j’avais besoin de finir ma semaine sur une note de réussite, qui ici s’est traduit par le simple fait de voir un résultat fini. Goûter à la sensation de l’achevé.
Je me suis rappelée d’une discussion avec une amie. Nous parlions de certains métiers de l’humain en comparaison avec les métiers manuels, et du rapport au temps et à la production qui n’est pas le même dans ces métiers. « Un menuisier voit directement le fruit de ses efforts, à la fin de la journée, il a fait une table, son travail est là, entre ses mains.”
Voilà, c’était exactement ça, j’avais besoin de sentir mon travail entre les mains, ce carnet de collage, c’était ma table en bois découpée, poncée, vernie et prête à l’emploi au milieu de mon chantier de quotidien d’indépendante.
J’ai donc plus ou moins décidé que je pourrais de temps à autre me fabriquer un petit quelque chose en un temps très limité, histoire de 1. découvrir une autre manière de créer, avec un cadre temporel déterminé, ce qui est très stimulant. 2. ressentir un sentiment d’accomplissement devant la chose achevée.
La question n’est pas que je veuille que ça aille vite, je sais bien que les choses peuvent prendre du temps à se mettre en place dans mon activité, la question est de trouver les moyens qui vont m’aider à mieux traverser la lenteur du processus. Et parfois, ça passe par une création qui n’a d’autre but que d’équilibrer mon quotidien rempli d’incertitudes.
A moins que je me mette à la menuiserie.
Showing up, avec Michelle Williams
C’est un film au rythme contemplatif, tout en lenteur et j’ai beaucoup aimé. Nous suivons les journées d’une sculptrice, interprétée par Michelle Williams, actrice que j’aime beaucoup pour son interprétation et ses choix de rôles, et qui prépare une exposition.
Le film soulève, entre autres, la question du lien entre affirmation de soi auprès de son entourage et affirmation avec ses pairs en tant qu’artiste. Je ne vais pas rentrer trop longuement sur ce sujet, il y aurait beaucoup à en dire. Mais surtout, c’est un film qui montre la banalité que peut-être une vie d’artiste, loin des images habituellement véhiculées au cinéma, dans les biopic retraçant des parcours extraordinaires. Etre artiste, c’est aussi dans de nombreux cas mener une existence relativement ordinaire, c’est parfois avoir un travail qui nous intéresse moyennement pour payer les factures, créer le soir à la lumière d’une lampe de bureau, avoir des problèmes d’eau chaude et une propriétaire qui n’en a rien à cirer, douter de ses créations, avoir des problèmes de famille à gérer en pleine expo.
A l’heure où nous sommes noyés d’images de quotidiens d’artistes et créateurs en tout genre sur les réseaux sociaux qui semblent ne jamais devoir se laver à l’eau froide dans leur salle de bain tout en marbre, c’est tellement bon de pouvoir s’identifier à des figures proches du commun des mortels. Ce film ne parlera pas à tous mais j’ai aimé et il m’a réellement fait l’effet d’un baume apaisant.
J’espère que vous lirez à temps si vous souhaitez y participer. A un moment donné, je finirai par m’améliorer sur le timing… Après sondage, cet horaire convenait à la majorité, je note que plusieurs préféraient le samedi 17h, ce qui pourra être un créneau pour une prochaine fois. Je posterai le replay. Ce sera une pratique d’environ 45mn dans laquelle je guiderai sur un enchaînement d’exercices. C’est ouvert à tous et plus adapté pour les '“grands”, mais pas impossible avec des petits, à voir de votre côté si vous suivez avec vos enfants.
Suite à mon premier atelier créatif avec Elisabeth Perlini en Avril, qui fut une belle expérience, d’autres ateliers en co-animation devraient voir le jour dans la région de Genève. J’informerai en temps voulu.
Je me trouve plutôt dans une phase introspective après avoir été plutôt dans l’action ces derniers mois et avoir traversé une grande remise en question face aux réseaux sociaux (en suis-je sortie ?), et l’impact sur le quotidien. Je ne souhaite pas annoncer d’autres ateliers dans l’immédiat. J’ai envie de prendre du recul sur plusieurs points et affiner certains aspects de mon activité. A suivre.
En attendant, je pars retrouver la Bretagne bientôt pour une retraite de Journal Créatif® avec Anne-Marie Jobin, auprès de qui je me suis formée pour la certification à la méthode. Ce ne sera ni tout à fait des vacances ni tout à fait du travail, une espèce d’entre deux qui sera tout de même une belle échappée. Je me réjouis de ces moments à venir, de renouveler mon inspiration entre journal, rencontres et paysages du Finistère…
A bientôt, ici ou ailleurs et peut-être en vrai.
Pour en savoir plus sur mon parcours, c’est sur LinkedIn.
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